Sibellus Horribilis – Episode 3

Je me dirige lentement vers l’entrée du Transpo. Deux flic armés jusqu’aux dents refoulent tous ceux qui tentent d’y entrer. Les deux cognes prétextent un problème mécanique sur la voie et m’envoient bouler comme les autres. Je décide d’aller prendre plus d’information à la maison poulaga principale pour voir le dénommé Logan. C’est le poulet qui avait pris la déposition de Lilly Arbest, la sœur de Saul. Garvel m’accompagne au cas où ça se mettrait à sentir le roussi.
Apparemment la suspicion règne dans la maison et j’éveille quelques soupçons avec mes questions en évoquant l’affaire de Saul. J’essuie un interrogatoire digne de l’inquisition avant de me voir signifier que Logan n’est pas en service et qu’il sera de retour d’ici une heure.
En m’attendant, les autres se sont fondus dans la foule tout en restant à portée de Microvox. Frater Constantine tente de passer inaperçu tant bien que mal mais on doit finalement le laisser à l’écart pour ne pas trop attirer l’attention sur nous. Avec le nombre de bourrins dans le coin ce serait plutôt un problème.
C’est l’heure de mon rendez-vous au bar de l’union. Diona, Solomon et moi nous y rendons tous les trois comme un peu plus tôt ce matin. A peine installé, on distingue comme une anomalie : une silhouette vêtue d’un costume de flic élimé viens de descendre de l’étage. Il est escorté jusqu'à la sortie par deux brutes patibulaires.
On reconnaît justement Logan.
Solomon, qui s’était mis à l’écart le suit à l’extérieur et alerte Galathea via Microvox.
Je reste avec Diona dans le bar. D’après ce qu’on entend dans le Microvox, l’accoste et demande à lui parler à l’écart. Il tente de l’intimider physiquement mais ça ne prends pas. Ce Logan en a vu d’autres. Galathéa avise une petite frappe qui suit vaguement Solomon et lui balance sont sortilège qui donne la tremblote. La petite frappe s’écroule tandis que Solomon tente une nouvelle approche. Cette fois-ci le discours fait plus appel à la raison : notre collègue lui propose de tout nous raconter et lui offre notre protection en échange.
Logan tends l’oreille mais, dubitatif, nous demande comment on pourrait bien le protéger du merdier dans lesquels tous ceux qui ont foutu les pieds dans cet endroit pourri se sont foutus. La vérité est lâchée. Au mot « inquisition », Logan vide son sac (au sens figuré cette fois) : « Les Logomanciens sont présents à Coscarla. Passez le message à l’inquisition le plus rapidement possible et ne vous approchez pas de l’hospice, ce serait suicidaire. »
Au mot de « Logomancien », Diona se révulse fait le tour du bar d’un regard halluciné et réprime le besoin d’expédier ad patres le premier gars louche venu. Le bar en est rempli et fort heureusement pour moi elle parvient à se maîtriser. Celle-ci nous explique via Microvox qu’il s’agit d’une secte hérétique qu’elle a pu directement affronter lors des guerres Meritech, sur Sinofia pour sa part : « On pensait cette ignoble secte détruite depuis longtemps … leur passe temps favori et de fabriquer des machines biologiques à partir de matériel vivant. Hérésie ! Ils usent du trafic de serviteurs pour s’enrichir et financer leur objectif principal : « le progrès ». Quels mécréants ! Dans leur vision du futur, nulle de place pour l’empereur. Leur objectif est de détruire l’empire pour acquérir ces connaissances impies qui nous ferait revenir au moyen âge technologique. »
Logan commence à paniquer. Aux questions de Solomon, Logan nous révèle que ce sont les Logomanciens qui contrôlent et probablement équipent les cognes du secteur. Moran est le chef de la secte et il est très dangereux. Pour ce qui est du trafic de drogue, il ne sert que de couverture. Les trafiquants sont également impliqués mais leurs rapports avec Moran sont plus compliqués que la peur ou la soumission. A la voie de Logan, je sens les intonations désespéré de l’accro à l’Obscura. Il s’écarte de Solomon et Galathéa lance un de ses sortilèges pour le maitriser.
Un vacarme assourdissant retenti dans nos oreilles. Des cris de douleurs s’ensuivent. Solomon parle le premier, loquace, comme a son habitude : « Logan est mort. La nuque brisée. ».
J’entends Frère Garvel jurer comme un charretier « Haaaaaa putain ma jambe ! Au nom de l’empereur ! Pourquoi est-ce qu’il a fallu que tu brises la nuque de la seule personne qui coopère ? Tu trouves que c’est la meilleure façon de convaincre les gens de bonne volonté que la voie de l’empereur est la meilleure ? Attends mais ce n’est pas possible de foirer ça. Si tu ne t’étais pas lamentablement pété le coccis je t’aurais buté sur place comme hérétique. Merde ! ».
J’entends Galathea gémir en se relevant mais elle ne trouve sans doute rien à ajouter au constat de Frère Garvel.
Frère Constatine, témoin de la scène qui vient d’avoir lieu nous explique enfin ce qui s’est produit : « Galathéa a produit une faille dans le Warp en lançant son sort. Logan, Garvel, Solomon, elle et tous les objets du coin se sont élevée de 6 mètres avant de retomber violemment sur le bitume ». Quelle tuile.
A pars un injecteur d’obscura, son badge et un automatique, aucune preuve ou indice valable n’est retrouvé sur Logan.
Pendant que les autres dissimulent le corps de Logan, on se présente à nouveau à Tavard. Mais celui-ci nous demande de lui ramener le techno-prêtre qui se balade dans le secteur pour leur prouver qu’on sait se démerder. Ça devait arriver, le Frater s’est fait remarqué.
On récupère donc notre collègue et on se planque tous les trois une petite heure histoire de pas paraître trop louches. Diona se place à l’arrière du bâtiment avec lui et je pénètre à nouveau dans le bar de l’union. Tavard est étonné que nous soyons de retour aussi tôt et me demande d’aller chercher Diona et le Frater et me file un sac à enfiler sur sa tête de façon à le dissimuler aux yeux des clients du bar.
On coupe tous les trois nos Microvox pour ne pas se faire repérer et on emboite le pas à Tavard en direction de l’étage supérieur. L’endroit est plein de racailles plus d’une douzaine dans la salle principale et il y en a dans les salles annexes également. A en juger aux bruits et à l’odeur, ça éructe, rote et baise dans le coin.
Tavard nous guide jusqu’à la salle de fond. Luntz y trône au milieu de sa cour. Ce gars là n’a pas l’air commode. Un vrai dur à en juger par son couteau cranté, ses dents en métal et aux dents humaines qui ornent son épaule.
Moment de tension.
Je sens un morceau de métal derrière ma tête. C’est Tavard nous mets en joue. Luntz prend la parole « Il semblerait que vous sachiez vous faire remarquer ». Il ôte le capuchon du Frater et nous lui jetons un regard lourd de sous entendus.
Luntz éclate soudainement d’un rire tonitruant en se foutant de nos mines déconfites. « Mais j’aurais tout de même besoin de votre aide ». Luntz reprends sont sérieux et expose son affaire : « Voilà. Je voudrais me débarrasser d’un associé un peu encombrant. Je vous propose 500 TG par survivant en contrepartie de l’élimination Moran et de son groupe de Logomanciens. D’après nous, ils sont au nombre de 12 et ils ont établi leur quartier général à l’hospice. Cette association avec eux devait nous permettre de nous fournir en obscura en contrepartie de notre discrétion et d’une couverture. Le problème c’est que les affaires commencent à baisser avec toutes ces disparitions. Je vous propose 500 TG par survivant. »
Luntz nous jette un regard en attendant notre assentiment. Nous hochons la tête.
Je dois vous prévenir que vous aurez à faire à des coriaces, pour la plupart des militaires équipés du dernier cri en matière d’armes offensives et défensives. Pour vous aider, nous attireront l’attention des flics. Le début de l’opération est planifié pour 9h00 ce soir très exactement. Voici également un peu de matériel. »
Il nous sort 6 fusils à pompes qu’il met dans un sac en jute et qu’il nous remet.
Il n’y a rien d’autre à ajouter et nous rejoignons les autres pour leur exposer la situation.

Lorsque nous les retrouvons, le frère Garvel est en train d'admirer un superbe fusil laser. Il tiens également une grenade aveuglante dans la main. Clairement pas le genre de joujoux qu'il est possible d'acheter dans ce trou perdu. Je lui prends la grenade avant qu'il ne fasse une connerie. Galathéa est prostrée, la tête dans les mains. Solomon et elle semblent avoir pris des dommages issus d'une explosion. J'apprends qu'ils ont été attaqués par des Jures-Sangs pendant notre absence chez Luntz. Des tueurs à gage professionnels qui tuent en échange d'une prime.
Peu après avoir éteint nos Microvox, un coup de fusil laser est parti en direction d'un des immeubles annexe. Le coup est passé à quelques centimètres de la tête de Galathéa. Le Frère Garvel, dissimulé en embuscade dans un couloir sombre situé près de la sortie, a réussi à descendre l'assassin par surprise. Solomon et Galathéa quand à eux sont entré par l'entrée principale ou ils ont enclenché un piège laissé là par l'assassin. Un enregistrement vidéo contenait aussi un message destiné à Galathéa. Sur celle-ci, une femme, une amie de Galathéa se fait découper en morceaux à la tronçonneuse et une voix à l'accent Mafien préviens : "Rien n'est oublié, rien n'est pardonné". Ces Jures-Sangs travaillent en groupe. Celui là est mort, mais il est certain que d'autres viendront à la suite de Galathéa. Nous avons donc des assassins à la solde de Malfiens à nos trousses.

Solomon insiste pour récupérer la gazinière portative sur laquelle il avait placé une option. Le temps de vérifier notre équipement une dernière fois et on prend la route de l’hospice un peu avant l’heure annoncée.
Il est 9h00 lorsque nous entendons des bruits de coups de feu sur la place principale. Le commissariat semble être pris d’assaut. Luntz semble tenir sa promesse.
Au même moment, on entend des bruits de pas qui se dirigent vers nous. Je lance un globe lumineux. On aperçoit clairement des silhouettes qui se dandinent d’un air un peu hésitant. Clairement hérétique. Un masque recouvre entièrement leur visage et leurs mains sont renforcées par des bandes de métal. Leurs yeux rougeoient et scintille. Un sentiment d’irréel prend possession de moi et je m’effondre comme dans un cauchemar. Je reste conscient mais les évènements se déchainent autour de moi sans que je ne puisse faire autre chose que de sangloter.
Frater s’écroulent comme moi et Garvel chancèle et tire un coup de fusil laser. Diona explose une rotule mais la forme continue d’avancer en s’appuyant sur son moignon déchiqueté. Les formes sont à 10 mètres mais la peur me paralyse toujours.
Garvel lance une grenade qui rebondi sur un mur et explose une poubelle et probablement quelques rats qui devaient s’y trouver.
Solomon avance et arme sa gazinière. Diona fait feu à nouveau et dégomme la jambe droite d’une autre de ces créatures infernales. Une flamme jaillit depuis Solomon et quelques créatures s’enflamment. La chaleur d’une flamme qui m’effleure la joue m’aide à reprendre mes esprits. Rien ne semble arrêter ces créatures. Certaines sont en feu. Une odeur de chair brulée et de pétrole empli l’atmosphère. Je tire et touche sans que cela ne leur fasse beaucoup d’effet. Nous sommes bientôt au contact avec elles. Deux créatures tombent enfin. Un tir de fusil rate Garvel. Un flic embusqué nous tire dessus au fond de la rue.
Garvel réplique mais rate.
Une balle ricoche contre la bonbonne de Solomon. Un bruit de gaz se fait entendre. Garvel mes en joue le tireur embusqué mais rate à nouveau.
Les dernières créatures en sont à présent aux mains avec nous. Diona se jette au sol pour se désengager et un poing de métal s’écrase à quelques centimètres de sa joue. Diona réplique en lui explosant la tête. Solomon, en prise avec la dernière créature encore debout se désengage. Je l’allume et la créature s’effondre sur les cadavres encore fumants.
Le tireur embusqué au coin de la rue nous est toujours hors de portée. Je charge dans l’obscurité, guidé par les éclairs que crachent son fusil et je fais feu. Simultanément 4 balles criblent mon torse et ma jambe droite mais je touche ma cible également. Le flic s’effondre, et une marre de sang prends forme.

Au beau milieu des cadavres, une silhouette se relève. C’est le Frater Constantine que reprend connaissance. Alors que nous pansons nos plaies, il sort un détecteur de tissus anormaux qui émet un long son strident. Muni d’un scalpel, le Frater découpe un de ces créature humanoïde et prélèvent quelques filaments blancs qui se tortillent encore. Vivants.