Episode 16 : A la recherche du vieux fou

Au petit matin, Emeraude nous explique une dernière fois les termes du contrat, et insiste sur le fait que celui-ci se terminera au moment même où Alvaro sera tué. Il nous faudra donc trouver une façon de rentrer par nos propres moyens. Après ces derniers échanges, nous nous mettons en route pour Charousse. Je guide mes amis à travers les rues de Buche jusqu’au portail permanent, afin de nous éviter plusieurs jours de route. Alexei, comme à son habitude fait des jérémiades et rechigne à nous suivre. Ca commence à bien faire ces caprices sans raison, fondés sur une soi-disant peur que seul lui imagine avoir. Alors que Kurt et moi payons les frais de passage, Olaf profite de l’inattention d’Alexei pour le frapper, mais celui-ci, désormais averti, voit le coup arriver et l’esquive. S’ensuit une petite bagarre sous le regard hébété des gardes autour de nous. Kurt s’en mêle aussi, et finalement Alexei n’aura pas le dessus. Il tombe assommé.

Arrivés à Charousse, et connaissant bien les lieux, je guide mes amis jusqu’à notre ancienne auberge. Après un bon bain chaud et de nouveaux pansements, je demande la route et emmène mes amis chez Dame Jamais. Les gardes nous laissent rentrer après avoir montré pate blanche et déposé nos armes. Une femme d’une très grande beauté se présente alors à nous. Ce n’est pas la Dame Jamais que nous avons vu avant notre expédition sur l’Ile de la Bête. Elle nous explique qu’elle envoie parfois des pages la représenter, et que, cette fois, il s’agit bien de Dame Jamais. C’est une technique très utilisée ces temps-ci. Or Dame Jamais est toujours à la page des tendances de l’époque. Pour obtenir des renseignements concernant Lightfoot, Dame Jamais nous propose une chasse, noble occupation montaginoise.

Le rendez-vous pris, nous flânons quelques heures sur les magnifiques marchés de Charousse, puis Olaf nous montre les rudiments de l’équitation. Dame Jamais nous rejoint à l’heure convenue, accompagnée de ses pages et de 2 hommes. L’un, blond et portant l’insigne de la société des explorateurs, se présente comme étant Le Duc Florent Mercoeur Railleux d’Arrange. Le second, plus trapu se prénomme Gilbert Ferret d’Echiny. Pendant que nous faisons connaissance, Alexei s’approche des chiens et semble leur parler. Décidément, ces Ussuriens m’étonneront toujours. Les talents de chasseurs de Kurt nous mettent sur la piste d’un cerf. Olaf, Kurt et les deux compagnons de Dame Jamais se mettent au galop. Je reste à l’arrière à discuter en bonne compagnie. Gilbert touche le cerf de son gros fusil, Olaf s’approche et l’achève d’un coup de hache. Les chiens, ayant rattrapés Olaf, se jettent sur la carcasse et commencent à la dévorer. Olaf les fait reculer à grands coups de bottes, ce qui est loin de plaire à Alexei, l’ami des bêtes. De retour chez Dame Jamais, Alexei et moi convainquons celle-ci de nous donner quelques renseignements sur Lightfoot en échange de quoi nous devons lui rapporter des preuves de son rôle d’espion infiltré dans la cour. Pendant ce temps, nos deux compagnons s’entretiennent avec Gilbert et Florent, et apprennent que Dame Jamais est la favorite de l’empereur, et donc une alliée de poids.

Nous arrivons au domicilie du demi-Sidhe. La maison de Lightfoot est une grande bâtisse, imposante. Après avoir appelé et sonné, Olaf ouvre la porte et s’engage dans la demeure, hache à la main, suivi de Kurt. Personne. Resté au pas de la porte, je les entends monter des escaliers. Alexei part faire le tour de la maison, voir s’il n’y a pas d’autres issues. Toujours personne. Mon sixième sens en alerte, je m’approche de la porte et me met à l’examiner plus près. En un éclair, je sens une lame sous ma gorge. Je prononce alors le mot d’Alvaro et sens de suite la pression se relâcher. J’appelle mes compagnons et leur demande de baisser leurs armes. L’heure est aux pourparlers. Pour détendre l'atmosphère, Kurt se lance dans son activité favorite:

Lightfoot est loin d’être un invalide, l’éclair lui-même est moins rapide.
Ni un incapable, pour lui tout est faisable.
Encore moins un impotent, car bourré de talents.
Ce n’est pas non plus un inconscient, il sait ce qu’il fait constamment.
Quant au travail c’est un indépendant, avec personne il ne s’entend.
C’est donc devenu un inconnu, personne ne le reconnaît dans la rue.
C’est certes un insuffisant résumé, mais c’est tout pour le moment.

Nous lui donnons les grands points de notre mission : nous sommes envoyés par Emeraude, reine des Sidhes, pour tuer Alvaro et ainsi mettre un terme au Novus Ordo Mundi. De son côté, il nous apprend qu’il veut lui aussi tuer Alvaro, bien que toujours espion à ses soldes, car les Sidhes le lui ordonnent sans cesse en chuchotant dans sa tête. Il n’en peut plus. D’autre part, détail intéressant, l’Empereur serait la marionnette d’Alavaro. Il n’en est que plus dangereux. Il faut donc le tuer, coûte que coûte. Pour ce faire, Lightfoot nous conseille de nous faire passer pour mort, afin d’échapper aux sorcières de la destinée d’Alvaro. Par exemple en simulant un incendie et en laissant d’autres cadavres sur place. Kurt, emballée par l’idée, propose de se faire passer pour des inquisiteurs et de brûler notre auberge et se dit prêt à accompagner Olaf dans les bas-fonds de Charousse à la recherche de cadavres. Pendant ce temps, Alexei et moi-même iront à la morgue chercher d’autres cadavres. Sur notre chemin, nous passons par la guilde des explorateurs, où Alexei vole le plan des égoûts de Charousse. A la morgue, je fais mine d’être malade et cours dans les toilettes ensanglanter les lieux. A l’auberge, nous retrouvons Kurt en train d’essuyer sa lame. Ils se sont fait agresser et se retrouvent avec 11 cadavres sur les bras… dans une charrette qu’Olaf est en train de garder.